Les meubles relevant d’une clientèle aisée permettent d’appréhender certaines évolutions stylistiques en ce domaine, depuis l’époque de Louis XV jusqu’à l’essor de l’Art Nouveau.
Parmi les pièces les plus importantes de cette collection, figurent des meubles marquetés de la fin du 18e siècle et du courant du 19e siècle, avec, pour certains, des décors remarquables et d’une grande complexité tels qu’une gerbe de fleurs, une composition sur le thème de la musique ou encore une descente de croix.
L’établissement présente également un panneau de coffre de la Renaissance, une console de style Louis XVI estampillée « Feuerstein », du nom de Joseph Feuerstein (1733-1809), menuisier-ébéniste d’origine allemande reconnu au 18e siècle, ainsi que plusieurs meubles Empire de grande qualité. Parmi eux figurent le coffret de voyage de Napoléon Bonaparte réalisé par Biennais, une rare table à lire et à dessiner -exemple de meuble à transformation parisien doté d’un mécanisme complexe et ingénieux-, ainsi qu’un fauteuil estampillé Bellangé et un meuble à hauteur d’appui portant les initiales de Marie-Amélie de Beauharnais.
Cette collection de meubles prestigieux compte également un ensemble exceptionnel de mobilier de bureau ayant appartenu à un industriel briviste et composé de 5 pièces : vitrine-bibliothèque, canapé-banquette, meuble de classement, bureau et armoire-bibliothèque. De style Art Nouveau mais d’une relative sobriété, cet ensemble a été dessiné par Pierre Selmersheim (1869-1941), architecte décorateur, et exécuté par L. Bettenfeld, ébéniste parisien, entre 1900 et 1910. Le canapé-banquette -dont le dossier a été créé par Benedictus- a été présenté lors de l’Exposition Universelle et Internationale de Bruxelles, en 1910, au sein de la salle consacrée aux Arts décoratifs français.
En parallèle de ces meubles « prestigieux », le musée Labenche présente plusieurs pièces rustiques illustratives des éléments mobiliers présents dans des familles plus modestes de la région, à la fin du 18e siècle et au cours du 19e siècle. Aux côtés d’un buffet ouvragé, se trouvent ainsi les indispensables coffres pour ranger les habits (« archou »), la « maie » pour pétrir le pain et le banc que l’on plaçait dans les cheminées de la région appelées « cantou ».
La collection « mobilier » comprend également une section consacrée à Martin-Vincent Ribes (1851-1920), dit Vincent Ribes, artisan issu d’une célèbre famille de sculpteurs du Cantal et qui s’était spécialisé à Brive dans la fabrication de meubles d’art et de meubles d’église. Reconnu par ses contemporains, son travail témoigne de la permanence d’un goût en province pour un style mobilier marqué par ceux des siècles précédents, en décalage avec les expérimentations qui pouvaient être conduites à la même époque.