L'hôtel Labenche, un bâtiment d'exception
Musée Labenche / Le musée

L’Hôtel Labenche


Probablement construit sur un bâtiment antérieur à partir de 1540 par Jean II de Calvimont, seigneur de La Labenche en Périgord, garde des sceaux et greffier du roi François Ier pour le Bas-Limousin, l’hôtel Labenche constitue l’un des plus beaux exemples de l’architecture civile de la Renaissance en Limousin.
 
Aujourd’hui situé en bordure de la première ceinture de boulevard, il était, à l’origine, implanté dans l’enceinte médiévale du 14e siècle dont on peut admirer les vestiges du rempart dans les jardins. Témoignage des prestigieuses demeures urbaines érigées à la Renaissance et doté d’un décor recherché et original, cet édifice classé Monument Historique a connu une histoire mouvementée et a été profondément remanié avant d’accueillir, depuis 1989, le musée.

Musée Labenche / Un bâtiment d'exception
Hôtel Labenche

Buste de femme ornant la cour d’honneur du musée, Renaissance.

La partie Renaissance

Erigée en deux temps (vers 1540-1550 puis vers 1560), la partie ancienne de l’hôtel (l’aile sud) est constituée par deux ailes en retour d’équerre et présente, au rez-de-chaussée, des galeries dont les arcades ouvrent sur une cour d’honneur qui accueille le visiteur.
C’est dans cette cour que se trouvent les éléments de décoration emblématiques de l’hôtel Labenche : les bustes d’hommes et de femmes, vêtus à l’antique ou en costume du 16e siècle, sortant à demi de fausses baies, placées au-dessus des fenêtres à meneaux des étages. Le prestige de cet espace est par ailleurs accru par la présence d’une cheminée extérieure, en forme de temple grec, et de lucarnes très ouvragées, le tout formant un ensemble ornemental qui donne cohérence et harmonie aux différents corps du bâtiment.
Mais cette cour n’est pas la seule partie de l’édifice à avoir été soigneusement ornée. Ainsi, lorsque l’on pénètre dans l’hôtel, par une porte décorée à l’antique, découvre-t-on un grand escalier « à l’italienne », élément novateur pour l’époque à Brive. Monumental, il dessert les étages et présente, sur ses paliers, des croisées d’ogives retombant sur des écus, sur des bustes de personnages ou sur des lions héraldiques. Les deux salles d’apparat, au rez-de-chaussée et au premier étage, abritent aussi des éléments de prestige : des cheminées ornées avec soin, celle du premier étage portant par exemple une frise sculptée représentant un combat entre des cavaliers vêtus d’armures à l’antique et des barbares.
 

Les transformations du 19e siècle

Même si cet édifice Renaissance a subi quelques interventions au cours du temps, telles que le remaniement au 18e siècle de la façade qui donne sur la rue Blaise Raynal pour lui donner une allure classique, ce n’est qu’au 19e siècle qu’il a été véritablement transformé.
En effet, vendu par les Calvimont au Duc de Noailles en 1723, puis cédé par ce dernier en 1729 à Jacques-Joseph de Sahuguet d’Amarzit, sieur d’Espagnac, et transmis ensuite par héritage aux de Verlhac, l’hôtel Labenche a finalement été acquis entre 1827 et 1829 par l’Evêché de Tulle qui décida d’y installer le petit séminaire diocésain. Les anciennes écuries ont alors été détruites pour laisser la place à une aile toute en longueur (l’aile nord), construite sur deux étages. En parallèle, l’élévation côté rue Blaise Raynal fut entièrement refaite. La prospérité du petit séminaire se traduisit, en outre, par l’achat en 1873 de bâtiments voisins et par l’édification d’une chapelle.
Hôtel Labenche

Vue de l’Hôtel Labenche depuis le boulevard : corps de logis principal de la Renaissance sur la gauche, aile du 19e siècle sur la droite.

Le 20e siècle : de la protection à la valorisation de l’hôtel Labenche


Classé Monument Historique en 1886 pour ses parties anciennes à la demande de la Société Scientifique, Historique et Archéologique de la Corrèze et devenu propriété de la Ville de Brive en 1908 suite à la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, l’hôtel Labenche a abrité au 20e siècle différents services municipaux et associations : hôpital de la Croix Rouge pendant la Grande Guerre, école, bibliothèque, archives, siège de la SSHAC (Société Scientifique, Historique et Archéologique de la Corrèze), Anciens Combattants, etc. 
Réalisés en parallèle, des chantiers ponctuels ont contribué à modifier l’aspect de ce bâtiment à l’histoire déjà mouvementée. La chapelle fut ainsi détruite pour laisser la place à un immeuble, le toit-terrasse de l’aile nord fut remplacé par une couverture en ardoise et les décors de la cour d’honneur, restaurés.
 
Puis en 1978, la Ville de Brive décida de restaurer cet édifice et de le réaménager pour qu’il devienne le nouveau siège des collections du musée Rupin, alors à l’étroit dans les locaux de l’ancien couvent des clarisses (aujourd’hui Archives Municipales).
 
L’actuel musée était né. Ouvert en 1989, il porte désormais le nom de ce bâtiment.
Hôtel Labenche

Détail de la grande lucarne Renaissance de la cour d’honneur : atlante.

Hôtel Labenche

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